Non, en fait la série Spirou a comme définition qu’on peut faire tout ce qu’on veut avec, à partir du moment où cela apporte quelque chose d’intéressant à l’univers du Spirou. Donc, pas question de faire du sous-Franquin, du sous-Fournier, ni d’arriver avec quelque chose qui n’a rien à voir du tout avec cet univers. On doit apporter un nouveau regard, avoir un plus, un enrichissement. C’est le contrat pour cette série-là. C’est moi qui suis allé vers Dupuis, avec une envie de faire un Spirou. C’était une envie qui courait dans ma tête depuis très longtemps, depuis Saint-Luc. Bien sûr, à l’époque j’étais très potache, ce n’était pas quelque chose de sérieux. Et c’est une envie qui a été oubliée régulièrement et qui est remontée le jour où cette série “Un Spirou par” est apparue chez l’éditeur avec le premier tome de Yoann et Vehlmann. Là j’y ai repensé. Quand j’ai commencé ce travail, je ne savais pas où cela me mènerait. Je savais que j’allais terminer l’histoire, mais quelle suite il y aurait, je l’ignorais. Tout était ouvert pour moi, mais il se fait que par le projet suivant et par la réaction un peu bizarre de Dupuis, j’ai senti que j’avais fait mon Spirou. J’avais fait ce tour de piste-là. Cela s’arrêtait là et c’était un point final. Je devais passer à autre chose. Pour moi ce Spirou est une parenthèse que je suis ravi d’avoir faite, que j’ai faite avec une intensité énorme, mais cela débouche sur pas grand-chose. C’est terminé. Je ne vais plus y revenir et mon travail continue ailleurs.