L’influence est très tardive. Je ne sais pas si je dois parler d’influence. Qu’est-ce qu’il m’a apporté ? Il m’a apporté la possibilité de travailler sur un sujet aussi vaste que le rêve. C’est un vrai cadeau, parce que évidemment on peut aller dans l’imagination mais on peut aussi aller dans l’inconscient. Depuis McCay il y a eu beaucoup de travail. Il y a eu Freud, et on est évidemment moins naïfs par rapport aux rêves que ne l’étaient les gens en 1904. Cependant, ce sont les rêves d’un petit enfant, un petit garçon, et donc on est à cheval entre le rêve psychanalytique et le rêve de pureté, de naïveté d’un enfant. Et ça c’est très précieux. J’ai vraiment voulu aller dans ce sens-là, pour profiter également de cette part de liberté qu’est le rêve, pour aller vers le symbolique et donc aussi vers ce qui est actuel. Un petit garçon qui rêve à notre époque, je pense, a certainement des rêves communs avec ceux d’un petit garçon du début du 20ème siècle. Mais il a aussi d’autres rêves qui sont particuliers à maintenant, dans la mesure où dans l’inconscient collectif, il y a maintenant énormément d’angoisse et d’espérance, ce qui n’existait pas du tout au début du 20ème siècle. Je pense à l’écologie évidemment. Je pense à la technique, à tous les problèmes contemporains qui peuvent se retrouver à leur manière dans la tête d’un petit garçon qui dort. C’est passionnant en fait.